OK. 844 blessés lors d’un vote, en Europe et même dans l’Union européenne. Et des gens blessés par la police. Pas protégés par la police. Les images sont choquantes. Ultra-choquantes, même. Mais c’est que la question de l’indépendance catalane est vraiment, vraiment très complexe, entre motifs identitaires et économiques d’une part et héritage centraliste du parti au pouvoir à Madrid de l’autre, le tout sur fond de crise de l’emploi. Essayons d’y voir plus clair.

1. Le catalanisme a des origines anciennes

Il existe des courants catalanistes depuis que l’Espagne est espagne, mais leur traduction politique a réellement commencé au début du XX° siècle. Par la suite, sous Franco, le pouvoir central veillait à mater les disparités régionales de l’Espagne, avec notamment une politique de mutation des fonctionnaires vers des régions dont ils n’étaient pas originaires afin d’affaiblir les langues régionales et les velléités indépendantes. A la chute du franquisme, les quelques grèves d’ouvriers inspirées par l’idée catalaniste commencèrent à devenir légion et l’idée catalaniste se libéra. La transition démocratique espagnole éteignit quelque temps cette dynamique avant qu’elle ne revienne en force dans l’opinion depuis une dizaine d’années.

2. Le catalanisme est un mouvement trans-partisan

Le catalanisme est un mouvement qui ne s’accorde pas aux catégories droite-gauche habituelles. Ses racines sont d’abord issues de la gauche et cette réalité s’est renforcée dans l’opposition muette à Franco. Pourtant, la situation économique de la région, très en avance par rapport au reste de l’Espagne, explique aussi une partie de la revendication séparatiste, sur des bases de préservation des ressources pour soi, une idée plutôt de droite. Les indépendantistes sont donc issus pour certains de la gauche et pour d’autres de la droite.

3. Des enjeux économiques très forts

C’est qu’au-delà de la question identitaire (la langue, l’idée de nation), le conflit politique opposant la Catalogne au pouvoir central a de nombreuses implications économiques. La Catalogne accueille 18 millions de touristes chaque année et présente le PIB le plus important et le plus stable du pays. Dans un pays dévasté par le chômage, la Catalogne affiche des taux d’emploi très hauts. De plus, elle fournit aux pays une grande partie de sa production agricole et accueille de nombreux sièges d’entreprise. Résultat : la sortie de la Catalogne du pays créerait un bordel pas possible en Espagne.

4. Une plus grande autonomie votée, puis annuléé

En 2005, le Parlement catalan a approuvé un texte issu de deux ans de négociation avec Madrid, lequel prévoyait de nouveaux statuts d’autonomie et la référence à l’existence d’une nation catalane. Sauf qu’en 1010, le tribunal constitutionnel espagnol a invalidé 14 articles de ce texte, dont ceux octroyant plus de pouvoir à la Generalitat catalane (le pouvoir régional) et toute mention à la nation catalane. Or, le tribunal avait été saisi par le Partido Popular de Rajoy. En réaction, une gigantesque manifestation a eu lieu et le discours des indépendantiste s’est durci. Dans la foulée, les indépendantistes accèdent au pouvoir en Catalogne, sous la houlette d’Arthur Mas.

5. Un premier référendum a eu lieu en 2014

Mais ses conditions d’organisation étaient moindres. Deux millions de personnes y ont participé, pour un résultat plébiscitant l’indépendance à 80%. Mais ces deux millions de personnes ne représentaient que 32% du corps électoral, et Madrid n’a rien voulu savoir. S’en est suivi une période de très grand froid entre la Catalogne et le pouvoir central et la condamnation d’Arthur Mas par un tribunal en 2017 pour l’organisation illégale dudit référendum.

   6. Les indépendantistes sont majoritaires depuis 2015 en Catalogne
Les élections de 2015 ont porté la coalition indépendantiste menée par Artur Mas au pouvoir sans lui octroyer de majorité absolue. Mais les autres partis sont trop faibles pour réellement peser. Mas doit cependant se retirer au profit d’un autre indépendantiste plus marqué à gauche, Carles Puigdemont. A la suite de cette élection et en conformité avec ses promesses électorales, le président de la généralité a annoncé la tenue d’un référendum sur l’indépendance, les élections de 2015 n’ayant pas permis de statuer avec certitude sur la volonté de la population de la région.

7. Le référendum a été interdit par le gouvernement espagnol

Ce référendum a été organisé sur décision de la région prise le 6 septembre. Depuis 2015, le dialogue était plus ou moins rompu entre Barcelone et Madrid. Estimant que la question de l’autodétermination d’un peuple doit être décidée par le peuple lui-même, les Catalans ont donc organisé un référendum local, ce qui va à l’encontre de la constitution espagnole, laquelle ne reconnaît pas l’existence de nations. Pour surseoir à l’interdiction, la Catalogne inaugure un « régime juridique exceptionnel », manière de dire qu’elle ne prendra pas en compte les décisions de justice éventuelles qui viendraient interdire le vote. Mais Madrid ne l’entend pas de cette oreille.

8. Le gouvernement espagnol a mis en place un attirail de répression très puissante

Arrestation de maires ayant annoncé qu’ils organiseraient le référendum, destruction de matériel électoral, mise sous scellés de bureaux de vote : l’ambiance était donnée, mais la Generalitat a tout de même souhaité maintenir le vote. Résultat, tous les blessés que l’on a vu et les scènes d’une rare violence dans les rues de Barcelone ou de Valence. Ou comment radicaliser une partie des indépendantistes, jusqu’alors totalement pacifiques, et faire basculer dans l’indépendantisme une partie des indécis.

9. La situation est désormais totalement ingérable

Avec 45% de participation et un résultat favorable à 90% à l’indépendance annoncé par la Generalitat, on ne peut pas clairement affirmer que l’idée indépendantiste est majoritaire en Catalogne, mais on peut le supposer. En niant tout simplement l’existence du référendum, Rajoy est passé pour un fou aux yeux des Espagnols et de toute l’Union européenne et sa position apparaît très fragilisée. Pour autant, aucun dialogue ne semble possible entre la Catalogne et le gouvernement central, malgré les exhortations des partenaires européens.

10. L'enjeu européen

Car contrairement à ce qu’affirment les ministres espagnols, une indépendance catalane ne signifierait pas nécessairement la sortie de la région de l’Union européenne – l’exemple de la réunification de l’Allemagne est parlant, en ce sens. Bruxelles est mal à l’aise avec la question, au nom de la non-intervention dans la politique intérieure des Etats – une ligne partagée aujourd’hui notamment par la France. Mais la Catalogne compte aussi des alliés, notamment en Ecosse ou en Irlande et les scènes de violence de dimanche ont en tous les cas marqué les esprits : la plupart des dirigeants européens ont appelé au calme et au dialogue. On sait qu’en général les appels ne servent à rien.
C’est la cata, la Catalogne.
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Le catalanisme a des origines anciennes
ils ont combattu au coté des Occitans contre l'invasion Française en 1209 , période  de massacre par l'inquisition ,(religieuse et militaire de France du nord.)

Dans sept cents ans, le laurier reverdira

 je suis né a Perpignan, et mon nom de famaille est " Alet "je me sent quand même impliqué par ce laurier qui refleuriras.
et tout le monde auras beau me dire que je dois pas m'en mélé, ils ne pourrons pas me déraciner.
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http://inquisition-genocide.centerblog.net/_
                                         L'INQUISITION_______________











Le contexte


La civilisation occitane

Au XIIe siècle, le sud-ouest de la France est une région bien différente de celle du nord de la Loire. On y parle une langue distincte (langue d'oc et non d'oïl) et une civilisation brillante et raffinée s'y épanouit. Se déplaçant de château en château, les troubadours, poètes et musiciens, chantent l'amour, mais aussi l'honneur et la négation du droit du plus fort. Ces idées et ces valeurs sont très présentes dans une région où les gens cultivés, surtout dans les villes, ont gardé vivants les souvenirs de la civilisation romaine. Des règles, des lois et des codes limitent le pouvoir des grands et régissent les rapports qui les unissent à leurs vassaux et à leurs sujets. Tandis qu'en Île de France, le roi se bat à cheval et s'impose de diverses manières à ses vassaux récalcitrants, dans les villes du Midi languedocien et aquitain, les habitants élisent des consuls ou des capitouls qui gouvernent et parlent d'égal à égal avec les seigneurs dont ils dépendent. Plus libres, les villes du Midi sont aussi les plus accueillantes aux idées étrangères : leur importante activité commerciale (Toulouse est la troisième ville d'Europe) les met en relation avec de nombreux pays. Les commerçants qui y échangent des denrées et des biens, y puisent des idées qu'ils propagent ensuite vers l'Occitanie.