mercredi 12 octobre 2016

OCCITANIA

Le blog de l’occitan / Lo blòg occitan    
Midi-Pyrénées       
L’occitan sous toutes ses coutures / L'occitan espepissat, espiat… de cada costat!
Blog

10 Oct

L’Occitanie en 10 moments forts

Ce n’est pas l’Histoire de l’Occitanie, ce n’est pas celle de l’occitan. Simplement 10 repères subjectifs sur le cheminement de ce nom « Occitanie ». De son premier emploi par L’Etat impérialiste pour désigner des territoires conquis au Sud, jusqu’à ce nom officialisé par le gouvernement, sans doute validé par le Conseil d’Etat, pour l’ex région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Un sacré chemin! Georges Passerat revient sur les primadiers (précurseurs) de l’Occitanie.
Antonin Perbosc
Antonin Perbosc
  • 842 : Les Serments de Strasbourg. On n’y parle pas encore d’Occitanie! Il s’agit d’un traité militaire entre les 3 fils de Charlemagne.Le texte est rédigé en gallo-roman mais certains y voient les premières formes écrites de l’occitan…. D’autres ne voient pas cette émergence.
Les premiers documents écrits tout en occitan apparaissent au Xème siècle. Au XIème, c’est la Cançon de Santa Fe, un poème sur la vie de Sainte Foy d’Agen… Selon certains c’est le plus ancien texte littéraire…catalan. Pour Robert Laffont et d’autres, c’est le plus ancien texte… Occitan ! Déjà une petite bataille.
Fresque de Jean-Paul Laurens sur la compagnie du Gay Savoir Photo : Lo Benaset
Fresque de Jean-Paul Laurens sur la compagnie du Gay Savoir
Photo : Lo Benaset
  • 1323-1324 : à l’initiative de sept troubadours, se forme le consistoire du « Gay savoir » pour maintenir le lyrisme de l’amour courtois et relever la langue d’oc. Premier concours de poésie, première académie d’Europe, la Compagnie du Gai Saber prendra le nom en 1515 de Compagnie des Jeux Floraux, placée sous le patronage de Clémence Isaure. En 1694, Louis XIV l’élève au grade d’académie royale. C’est aussi le moment où l’occitan disparaît de l’institution. C’est Mistral qui fera revenir la langue dans le concours.
  • « OCCITANIA » apparait au XIIIème. Ce terme créé en latin par l’administration royale désigne ces « pays » où l’on parle la langue d’oc. Auparavant on parlait d’Aquitaine » (Provence, Languedoc, Gascogne, Dauphiné…) puis « Provence » ou « Provincia ». Mais après l’annexion de tous les territoires occitans par la France, le terme Occitania sera réservé à la seule province du Languedoc.
L’historien occitan Georges Labouysse retrouve plusieurs mentions : mai 1308  (consistoire de Poitiers) d’où il ressort que le roi de France règne sur deux nations différentes : la lingua gallica et la lingua occitana. A partir de 1346, le roi Philippe VI convoque des assemblées de Languedoc à Toulouse. On parlera alors de la « Republica lingue Occitana » en avril 1357 et on relèvera en 1439 les expressions: « Status linguae Occitanae » ou « Statibus patrie Lingue Auxitane ». 1381: Le roi Charles VI considère que son royaume comprend deux parties : les pays de langue d’Oc ou Occitanie et les pays de langue d’oil ou Ouytanie ! En 1634, Richelieu convoque un « Conventus Occitaniae »: des « jetons de présence » porteront cette appellation, la date, et la croix occitane (emblème des Comtes de Toulouse).
  • 1788 Jean-Pierre Claris de Florian publie un drame pastoral « Estelle et Némorin ». Un texte en français dans lequel se trouvent des passages en occitan.
« Je te salue ô belle Occitanie Terre de tous les temps aimée des peuples qui t’ont connue ; toi qui les romains embellirent des chefs-d’œuvre de leurs arts… »
Jean-Pierre Claris de Florian publie un « Estelle et Némorin »
Jean-Pierre Claris de Florian publie un « Estelle et Némorin »
  • Début du XXème (1903) Antonin Perbosc publie Le Got Occitan (la coupe occitane). C’est le premier texte où l’on voit refleurir le terme Occitan et l’idée d’Occitanie. Il va contribuer à populariser ce terme d’Occitan et conceptualiser l’Occitanie. Elu maître ès Jeux Floraux de Toulouse en 1908, il participe à la fondation de l’Escòla Occitana à Avignonnet en 1919. Vient ensuite Lo Collègi d’Occitània en 1927. On voit fleurir l’enseignement, la première presse occitane avec Lo Gai Saber fondé par Prosper Estieu en 1919, la revue OC en 1923 par Ismaël Girard.

Jòrdi Passerat par france3midipyrenees Reportage : B. Roux J. Levé K. Glöck C. Pelhate MP Fournier
  • 1945 création de l’Institut d’Études Occitanes par René Soula (auteur occitan), Ismaël Girard (occitaniste), Jean Cassou (romancier), Max Rouquette (écrivain occitan), René Nelli (poète occitan), Pierre Bertaux (Commissaire de la République), et Tristan Tzara (écrivain). Ce nouvel organisme a pour but le maintien et le développement de la langue et de la culture occitanes dans leur ensemble. Félix Castan pour l’aspect culturel, Robert Lafont pour le politique contribueront eux aussi à faire avancer l’occitan et l’Occitanie. Lors de la réforme territoriale qui a donné lieu à un nouveau découpage des régions, l’IEO a rappelé que l’Occitanie c’est bien 4 régions et non seulement celle qui en a pris le nom.
Evidemment, on pourrait aussi parler de la loi Dexionne (1951) qui officialise l’enseignement des langues régionales, des premières calandretas en 1979, des premières classes bilingues. Mais il s’agit là de l’occitan comme langue et non de l’Occitanie comme concept.
  • 1995 : première manifestation pour la langue occitane. Le collectif « Anem Òc ! Per la lenga occitana ! » rassemble 10 000 personnes à Carcassonne en 2005, 20 000 en 2007 à Béziers, 25 000 à Carcassonne en 2009, 30 000 à Toulouse en 2012, beaucoup moins en 2015 à Montpellier. Des manifestations pan-occitanes ou tous les territoires sont présents, tous les dialectes et qui se passent toutes en région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon.
Première manifestation en 2005 à Carcassonne. Affiche : Pierre François
Première manifestation en 2005 à Carcassonne. Affiche : Pierre François
  • 2014-2015 Avec la réforme territoriale et le redécoupage des régions, plusieurs sondages organisés par différents médias font émerger une volonté populaire pour le nom Occitanie. Une consultation organisée sur internet par La Dépêche du Midi, fin 2014, indique que les 17 881 votants penchaient à l’époque en faveur du nom « Occitanie-Pyrénées » (15 %). On retrouve aussi « Midi-Languedoc » et « Pyrénées-Languedoc » (13 % chacun), suivis par « Midi-Roussillon » (10 %) et « Midi-d’Oc » (8 %). Dans une enquête réalisée du 7 au 28 septembre 2015 par les quotidiens régionaux du groupe Baylet (La Dépêche, Midi-Libre, Centre Presse, L’Indépendant) 23 % des 202 357 personnes donnent leur préférence pour « Occitanie » comme nom de la future région. Même résultat pour d’autres médias comme France 3 ou France Bleue.
  • Du 9 mai au 10 juin 2016, la région LRMP organise une consultation pour choisir le nom de la région. Il y a 5 propositions. Plus de 200 000 personnes votent. Le nom Occitanie arrive en tête avec 44,90 % des suffrages, soit 91 598 votants. Le deuxième est loin derrière avec 17,81 % (Languedoc-Pyrénées). Le 24 juin 2016, le Conseil Régional réuni en assemblée plénière adopte la dénomination Occitanie. Gérard Onesta avait dit qu’il mettrait l’Occitanie sur la carte du monde. Au-delà du symbole, il y a eu les actes. 
LOGO-OCCITANIE
  • Le 29 septembre 2016, par décret gouvernemental publié au Journal Officiel, le nom Occitanie est validé. Pour la première fois de l’Histoire, un territoire porte ce nom même s’il représente à peine 40% de l’Occitanie linguistique.
@Benoit1Roux
 

jeudi 8 septembre 2016

25 juin



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une date fatidique

25 juin 2016

une date fatidique

25 juin
un anniversaire
à ne pas oublier
Pour mener une guerre de conquête, écraser les populations civiles, massacrer des êtres sans défense, bafouer les droits les plus élémentaires de la personne humaine, semer partout la haine, la terreur et la désolation, il vaut mieux ne pas sortir de chez soi un 25 juin !
Seulement, ils ne le savaient pas.
Simon de Montfort
Simon de Montfort ne se doutait pas que le 25 juin 1218 serait le dernier jour de sa carrière d’impitoyable chien de guerre. Il se sentait un peu trop sûr de lui sous les murs de Toulouse assiégée. C’était sans compter sur la vaillance des femmes occitanes, ces Toulousaines qui armèrent et déclenchèrent la catapulte fatale. Touché en plein front par la grosse pierre il s’affala sur le dos, les bras en croix. Une plaque, scellée au jardin des plantes de Toulouse, rappelle qu’il aurait mieux fait d’être ailleurs ce jour-là.
plaque1
plaque2
dessin_sceau_simon_de_montfort
sceau de Simon de Montfort
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George A. Custer

Custer

 George A. Custer, "général" (colonel), commandant le 7e Régiment de Cavalerie des Etats-Unis, était sûr de son coup. A la tête de ses hardis cavaliers il allait montrer à ces sauvages, Sioux, Cheyennes et Arapahos ce qu’il en coûtait de s’opposer à la volonté du gouvernement des Etats-Unis. C’était le 25 juin 1876 et cela se passait à Little Big Horn. Les chefs Crazy Horse et Sitting Bull entraînèrent leurs milliers de braves guerriers dans un tourbillon vengeur qui anéantit les cinq compagnies du régiment, général/colonel en tête. Encore un qui aurait mieux fait de ne pas se lever un 25 juin…
George_Custer_LttleBigHorn
La bataille de la Little Big Horn
Nous, Occitans et Indiens, savons combien lourd est le prix à payer lorsque le fanatisme, le goût du lucre et du pouvoir, veulent imposer leur marque sur les peuples. Cette année-là, en 2001, Nous allions nous souvenir de nos ancêtres qui se sacrifièrent pour notre liberté.
Nous avions choisi à cette intention une date fatidique pour les bourreaux. Celle du 25 juin 2001. Au jardin de plantes de Toulouse, à 18 heures, Maurice Andrieu y lisait un passage de la Chanson de la Croisade près de la plaque de Simon de Montfort.








 ESCLARMONDA DE FOIS: ENTRE L’ISTÒRIA E LA LEGENDA

Pendent los sègles XIIen e XIIIen se desvolopèt lo catarisme, una nòva forma de comprendre lo cristianisme que voliá recuperar las valors evangelicas inicialas. D’entre d’autras idèas defensava l’igualtat entre d’òmes e femnas. L’epicèntre de l’expansion del catarisme foguèt lo Lengadòc e se una dauna pòt èsser considerada coma l’exemple de la revalorizacion femenina, aquesta foguèt Esclarmonda de Fois.
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Esclarmonda de Fois es, encara uèi una de las doas grandas daunas nascudas en Occitània.

Nascuda a mejans sègle XIIen e d’una familha de nòbles occitans fòrça importanta, tanben aviá coma familha mairala los Trencavèl de Carcassona, una familha amb educacion e que voliá pas acceptar lo ròtle secundari per la femna que la societat medievala voliá balhar a aquesta.
Après la mòrt de lo sieu òme, Jordan III, senhor de l’Isla de Baish, participèt e fòrça dins la comunautat catara en l’an 12000. Recebèt lo consolament (una forma de baptisme catar) de mans d’un dels caps mai actius de la gléisa càtara, l’evesque Gilhabèrt de Castras, en Fanjaus, en 1204. Segon qualque version arribèt fins a recebre lo títol de perfiècha dins la gléisa càtara que n’èra la màxima distincion.
Foguèron fòrça daunas de la nauta societat occitana las que formèron part d’aquesta comunautat e que balhèron suport al desvolopament d’aquesta nòva manièra de viure lo cristianisme. Solide que la causa n’èra la libertat e l’igualtat que defensava l’ideologia dels bons òmes e qu’èra totalament contraria al misoginisme habitual de la glèisa catolica de l’epòca.
Una pròva d’aquò que disèm aguèt luòc pendent la trobada de catolics e catars que s’amassèron per discutir las lors desparietats en 1207 en Montreal. Pendent l’intervencion d’Esclarmonda en las discussions religiosas un sacerdòt catolic responguèt ; “Dauna ,metètz vos a filar pr’amor que non podètz intervenir en aqueste tipe de convèrsas” .
Creacion d’un ostal d’aculhida
Demest las òbras de caritat que fasián las daunas cataras, se sap qu’Esclarmonda de Fois, amb l’ajuda de la sieuna conhada Felipa, creèron un Ostal d’Aculhida (en tot semblant a un internat educatiu) per a gojatas e vièlhas cataras en Dun.
Tanben s’a pogut assolidar qu’ajudèt de rebastir lo castèl de Montsegur, escenari d’un long sètge contra los catars en los ans 1243-1244. Esclarmonda foguèt tanben testimòni fins la sieuna mòrt d’aquesta primièra fasa de la crotzada contra los catars que i aguèt pendent l’inici de 1209.
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Esclarmonda ajudèt de rebastir Montsegur, escenari d’un long sètge contra los catars.

Après morir, en 1215, lo sieu remembre contunhèt e nasquèron divèrsas legendas, sovent restacadas amb los mites catars. Una d’elas explicava que, quand moriguèt Esclarmonda de Fois, se transformèt en un colom que volava sus aquel territòri.
Pendent l’inici del sègle XXen foguèt prepausat de bastir una estatua de Joana d’Arc en Montsegur mas los planhs dels vilatjans demandèron d’i plantar una estatua de la dauna occitana Esclarmonda de Fois. E, maugrat lo projècte de bastir un monument de l’eroïna francesa, a la fin non foguèt desvolopat.
Aital, l’imaginacion populara l’aviá convertida en un personatge de romans e tanben d’opèras (Esclarmonda de Jules Massenet) e tanben de filmes coma La Promesa de las Tenèbras. Amassa amb Alienòr d’Aquitània, Esclarmonda de Fois es, encara uèi lo jorn,una de las doas grandas daunas nascudas en tèrras occitanas.
Francesc Sangar

vendredi 19 août 2016

Le peintre Claude Dubois a fait don au musée


MUSEE du CATHARISME a MAZAMET

 
Le peintre Claude Dubois a fait don au musée d'un tableau qu'il a réalisé spécialement pour nous: il s'agit d'une peinture à l’huile, peinte sur panneau de bois, représentant le massacre de Béziers lors de la Croisade contre les albigeois en 1209.
Artiste peintre depuis 53 ans, Claude Dubois est Membre Honoris Causa de la Pater Noster Academy de Londres et titulaire de 15 prix internationaux.
Apr
ès l'école des Beaux-arts, il travaille comme designer joaillier et peintre photographe. Il a débuté sa carrière en 1968 à Montréal. Ses œuvres seront exposés ensuite dans différentes galeries à Royan, Béziers, Arles, Avignon, Nîmes, Strasbourg, Marseille et Londres, Barcelone, New York, ...
Sa peinture se situe entre la mosaïque byzantine et la digitalisation de l'image électronique, et cela depuis 1957.
Si l'artiste a une réputation internationale, il n'en demeure pas moins un homme simple. Personnage haut en couleur et viscéralement attaché à l'Occitanie, Claude Dubois venait souvent en vacances dans le village d’Arques (dans l’Aude, au sud de Limoux), au cœur du Pays Cathare avec son père, ami de Déodat Roché. Il a d’ailleurs donné à cette commune de deux de ses œuvres, huiles peintes sur bois, retraçant des événements dramatiques de la croisade des Albigeois.
https://www.facebook.com/146239952062506/photos/a.146249648728203.22553.146239952062506/1209528462400311/?type=3&pnref=story